Slow Down
- Fanny Guillaumat Louvard
- 20 janv. 2023
- 1 min de lecture

Les temps pour sentir
La partie congrue de l’odorat dans la vie courante n’est (…) pas une fatalité universelle. Il est inspirant de savoir que d’autres civilisations lui accordent beaucoup plus d’importance que la nôtre. En Afrique par exemple, dans les régions subtropicales et tropicales chaudes et humides dont les conditions favorisent l’olfaction des odeurs, l’odorat est un sens privilégié et les nuances olfactives beaucoup plus fines qu’en Europe comme en témoigne le langage. C’est ainsi que les Wanzi du Gabon ont un vocabulaire bien plus développé pour décrire les odeurs : ils distinguent par exemple celle d’une céréale selon la saison (sèche ou humide). Ailleurs, en Inde, l’univers se définissant par les odeurs pour les Onges des îles Andaman, leur calendrier est basé sur la floraison des différentes fleurs odoriférantes tout au long de l’année.
« Bien sentir », qu’il s’agisse d’odeurs ou d’émotions, sera facilité par les bonnes «conditions atmosphériques » et la juste « ambiance ».
Cela nécessite aussi un temps plus lent que celui de nos quotidiens urbains, celui du «Slow», c’est-à-dire celui de l’attention et de la qualité. Cet espace-temps du Slow que l’époque appelle de façon sourde mais de plus en plus lancinante, demeure pourtant, dans une très large mesure, exclu et même suspect en entreprise. La lenteur est rarement conçue de façon positive, plutôt comme un manque lié à un déficit d’intelligence ou de performance.
Extrait du Levier de Proust ®
Fanny Guillaumat 2020
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